lundi 2 avril 2007

1h de bus+1h de bateau+1h de tracteur = PARADIS

Je reviens d'un weekend sur une petite île absolument fantastique, Cotijuba (pas la peine de la chercher sur une carte du monde: elle n'existe pas!) où j'ai séjourné en solitaire, question de me remettre d'une semaine de travail surchargée en raison de mon "congé de maladie". Cet endroit n'est que plages désertes, rivières et forêt. L'électricité y est arrivé il y a à peine 3 ans et aucune voiture n'y circule, seulement des vélos, des chevaux et des tracteurs-autobus (!). On peut voir sur la vidéo ce transport public inusité, filmé alors que je traversais le village.
J'ai marché sur le litoral pendant des heures et je n'ai croisé qu'un pêcheur qui m'a regardé avec un certain étonnement (c'est vrai que je m'étais joyeusement beurrée la face d'argile blanche trouvée sur mon chemin en guise de masque de beauté). Puis, un orage a éclaté, ce qui m'a permis de mettre ma caméra supposément hydrofuge à l'épreuve de l'eau pour la première fois. Succès!
J'ai passé la soirée à discuter avec Adriana, la proprio du pousada (petite auberge), qui est également à la tête du Mouvement des femmes des îles périurbaines de Belém. Cette organisation gère plusieurs projets de développement social et économique des communautés insulaires. Je n'ai pas pu m'empêcher de discuter avec elle des possibilités d'intégrer un de leurs projets aux activités d'Ecomaris au Brésil... Puis la pleine lune s'est levée et m'a inspiré un bain de minuit délicieux, irréelle pureté du paysage. Photos non disponibles.
Le lendemain, j'ai rencontré un jeune homme de l'endroit qui m'a offert de l'accompagner pour une ballade en forêt... à vélo! Il faut imaginer : une forêt tropicale, des vélos de ville aux freins douteux, un petit sentier entrecoupés de trous de vase et de rivières... Le tout, en gougounes Havaianas. Une aventure incroyable. J'ai même eu la chance (ou la malchance) de croiser un jacaré, c'est-à-dire un crocodile! Il faut dire qu'il était minuscule, mais j'ai pensé que sa mère n'était peut-être pas très loin, alors je me suis sortie les orteils de l'eau assez vite merci.
Comme Cotijuba est une île fleuviale, la marée envahit la végétation riveraine sur plusieurs mètres et les pluies abondantes gonflent les igarapés (ces petites rivières typiques de l'Amazonie telle que celle sur la vidéo). Ces phénomènes donnent naissance à des arbres aux racines courageuses qui s'adaptent aux caprices de la lune et qui arrivent à se garder au sec grâce à leurs grandes pattes.
Mon nouvel ami et moi continuons la ballade jusqu'à chez sa grand-mère qui possède un arbre de jambu!!! Ouais! On s'est empiffré pour reprendre des forces, puis on a coupé vers la plage où la marée haute nous a forcé à traversé des embouchures d'igarapés, l'eau jusqu'à la taille et les vélos au bout des bras. Inutile de dire que la dengue n'est plus qu'un lointain et étrange souvenir.
Voilà, j'espère avoir donné un peu de verdure et de chaleur humide à mes Québécoises et Québécois qui attendent toujours les bourgeons sous un gouvernement libéral...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

J'ai trouvé ton blogue tout seul. J'ai tapé « Geneviève, blog, brésil » et tu étais la 3e dans Google.

Je t'écris vite avant la cohue de commentaires.

En effet, ton île semble paradisiaque.