samedi 20 janvier 2007

Belém, BRASIL. Prison nocturne

Dès la nuit tombée sur Belém, ma maison devient une petite prison. C'est assez triste en fait. J'habite un quartier qualifié d'assez dangereux le jour, et de très dangereux la nuit. On me déconseille très fortement de sortir à pieds aussitôt que l'obscurité se pointe. Déconseille est un euphémisme. Les Brésiliens peuvent être excessifs lorsqu'ils prennent une personne sous leurs ailes et se sentent responsables d'elle, ce qui résulte en une interdiction informelle de sortir pour se balader la nuit, que dis-je, en soirée tout simplement. Pour moi, c'est une vraie punition en fait. La chaleur étant insupportable le jour, la nuit devient le seul moment où le mouvement est agréable. Ça, les Espagnols l'ont compris. Donc je suis là à observer cette porte qui me semble être une barrière qui sépare la petite princesse des glaces des dangereux sauvages et je ne comprends rien. Je ne suis jamais tombée auparavant dans ces précautions excessives, par ignorance ou par défiance. Si j'applique à cette situation l'hypothèse selon laquelle les Brésiliens sont de grands exagérateurs (dans la passion, la débauche, la saudade, la cachaça, etc.), je pense que je vais quand même défier mes protecteurs qui pensent qu'une fille de 5'8 à la démarche exagérée d'un chanteur hip hop n'intimide personne et sortir prendre ma première bière brésilienne ce soir. Elle aura un goût médiocre, mais elle sera quand même excellente.

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