mardi 13 mars 2007

BRASIL. La Bush des femmes

8 mars. Journée internationale de la femme et journée de visite de Bush au Brésil. En marchant avec empressement pour arrivée avec un retard brésiliennement raisonnable à ma réunion, je constate que l'artère principale est bloquée par une manifestation. Il s'agit de l'accueil réservé à Bush dont j'ignorais la venue jusqu'alors. Attiré par l'odeur de canne à sucre de l'éthanol brésilien (en fait, seulement par sa technologie de fabrication parce que la production brésilienne est stoppée par des barrières tarifaires exubérantes), Bush a fait sa petite tournée de moins de 24h pour tenter de convaincre Lula de partager ce savoir précieux avec ses voisins de l'Amérique centrale afin que les É-U puissent s'en procurer à moindre coût. À en croire le visage du président brésilien à la une des journaux, serrant timidement la main de l'autre avec un sourire on ne peut plus forcé, je me demande si le détour a valu la peine.
Moi, je continue mon chemin vers une rencontre qui a été des plus productives avec Peabirú, l'organisation qui monte le projet à Curuça et qui risque de devenir un futur partenaire d'Ecomaris dans ses projets écotouristiques. Le soir venu, je suis invitée au Teatro da Paz, le plus vieux théâtre de Belém qui date de la belle époque du caoutchou de l'Amazonie (fin du 19e-début du 20e). On peut constater en voyant l'architecture du théâtre et son intérieur luxueusement décadent qu'à ce moment-là, Belém était LA destination la plus hot. Tous les grands artistes européens venaient y exposer, accompagnés de l'élite parisienne et d'autres richissimes personnages. Pour ma part, c'était un spectacle de 4 chanteuses de la région qui m'y amenait, unies malgré leurs styles extrêmement différents pour célébrer la féminitude à travers des sambas sur le thème du jour : les femmes. Intéressant, même si je n'ai reconnu qu'une seule chanson parmi toutes : "Alguiem me avisou pra pisar nesse chão devagarinho..." ("Quelqu'un m'a avisé de "piler" sur ce plancher tout doucement"... on se comprend j'espère?)
Sinon, j'ai passé mon dimanche miraculeusement ensoleillé à réparer un vieux vélo (mauve!) qui trainait dans la cour arrière. Ah! J'étais si heureuse d'ENFIN pouvoir enfourcher une bicyclette, sentir le vent dans mes cheveux et découvrir un peu mieux la ville grâce à mes deux vieilles nouvelles roues. Après être allée gonfler les pneus et m'être presque tuée (le garde-boue est allé se coincer dans ma roue arrière alors que je pédalais...ok, j'ai d'autres talents que celui de réparer des machines roulantes), je me suis aperçue que le vélo était vraiment devenu impraticable à cause de ma roue maintenant toute tordue. Alors que je sacrais sur le bord de la route, un vieux cycliste s'arrête et m'offre son aide. Il me donne rendez-vous à un bar tout près et me demande de l'attendre pendant qu'il va chercher les clés nécessaires à la réparation. Hummm... Après avoir "jasé avec mon instinct", je suis allée l'attendre au bar de mon voisinage. Il me revient tout content de voir que je suis là et se produit alors une mobilisation du bar autour de la carcasse, chacun offrant ses conseils avec quelques bières dans le nez. On a réussi à faire tenir le tout à coup de petits bouts de fil de fer par-ci par-là et me voilà repartie en laissant derrière moi un groupe de buveurs du dimanche qui me saluent de la main, presque émus de voir leur grande fille partir sans ses roulettes arrières...
Le fruit du jour : le jambu (à ne pas confondre avec le jambú, ce cresson engourdissant..), à la texture de coton à l'intérieur, mais au goût délicieusement rafraîchissant.
Demain, pour mon anniversaire, on cuisine un gros poisson qu'on aura laissé mariner toute la journée dans une mixture de fruits tropicaux et d'épices. Je me charge de la gazpacho et du gâteau dont la saveur reste à déterminer cette nuit...

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